Paris. L’Assemblée nationale a approuvé à l’unanimité, ce mardi 6 octobre 2020, la restitution définitive avec transfert de propriété de biens culturels au Bénin et au Sénégal et au Bénin. Une décision qui ne fait pas consensus.
«La restitution de ces butins de guerre de l’époque coloniale française n’est pas un acte de repentance ou de réparation ; elle traduit une nouvelle ambition dans nos relations culturelles avec le Continent africain », souligne Franck Riester, ministre du commerce extérieur, lors de la présentation du projet de loi sur les restitutions de biens culturels dans leur pays d’origine.
A noter que ce projet de loi déroge exceptionnellement au caractère inaliénable des collections des musées nationaux français.
Le transfert au Bénin porte sur 26 pièces du « Trésor de Béhanzin » provenant du pillage des palais d’Abomey en 1892 par l’armée coloniale. Ces pièces sont aujourd’hui exposées au Musée du quai Branly – Jacques-Chirac à Paris.
Pour sa part, le Sénégal doit récupérer la pleine propriété d’un sabre avec son fourreau attribués à El Hadj Omar Tall, figure militaire et religieuse ouest-africaine du XIXe siècle.
Ce sabre est exposé à Dakar dans le cadre d’un prêt, par la France, pour 5 ans depuis fin 2019 après un premier dépôt d’un an.
Dans l’hémicycle cependant certain député ne souhaite pas que cette restitution fasse boule de neige qui verrait les restitutions se multiplier. Mais tout le monde s’attend à un nombre croissant de demandes de restitution d’œuvres de pays africains. « Pas d’emballement » donc pour certains députés qui précise qu’il est parfois de distinguer entre les spoliations et les œuvres légitimement acquises par « don, troc ou achat ».
A l’inverse beaucoup de voies expriment l’idée d’une « loi-cadre » en faveur de restitutions plus fréquentes et moins complexes à mettre en œuvre sur la base d’un inventaire précis ».
Pour rappel, les restitutions ne sont pas un fait nouveau puisque la France a déjà restitué des objets d’art au Laos, , 21 têtes maories à la Nouvelle-Zélande ou encore 32 plaques d’or à la Chine… ou encore une statue volée à l’Egypte dès 1981.