Alors que les commémorations sur le génocide commis contre les Tutsi au Rwanda se tiennent d’ordinaire dès le 7 avril de chaque année pour une durée de trois mois, pour sa 26ème édition, du fait de la pandémie du Covid19, ce moment de recueillement national est difficile.
Le génocide contre les Tutsi au #Rwanda a eut lieu d’avril à juillet 1994. Trois mois d’horreur. Les origines –complexes- de ce génocide remontent à loin. A la fin du XIXème siècle, #Hutu et #Tutsi ont été divisés notamment par l’administration coloniale belge (l’indépendance du Rwanda date de 1962) qui a voulu hiérarchiser les origines des Hutu et des Tutsi, faisant des premiers de « vrais nègres » et des seconds des hamites, d’origine extra-africaine. L’objectif étant de diviser pour mieux régner –et évangéliser aussi. Puis au fil des années, si d’un côté les européens ont tordu l’histoire du Rwanda, de l’autre certains Rwandais n’ont pas cherché à la redresser. Par le jeu de pressions, des alliances et d’intérêts de divers acteurs (rwandais ou non) croyant pouvoir tirer avantage de cette discrimination, les tensions ont atteint un point culminant : le massacre de Tutsi. Une “Saint-Barthélemy”. L’ONU estime qu’environ 800 000 Rwandais dont 99 % de Tutsi ont perdu la vie durant ces trois mois…
Depuis, de nombreuses associations liées au Rwanda, installées au Rwanda, mais aussi en France, organisent des cérémonies de commémoration. Mais cette année, le confinement dû à la pandémie du Covid19, bouleverse un événement intime pour les Rwandais notamment. «D’ordinaire se rencontrer nous aide à apaiser nos douleurs » explique Denise Millet, présidente de l’association Twiyubake , « c’est une période difficile pour les Rwandais ».
Personnalités et particuliers apportent leur soutien
C’est pourquoi les associations ont dû s’adapter à l’image d’Ibuka France : «Notre association milite pour la mémoire des victimes du génocides des Tutsi en France mais aussi au Rwanda.
Chaque année nous organisons des cérémonies des commémorations dans les villes où nous sommes présents, entre autres, Paris, Lille, Dieulefit, Strasbourg, Toulouse, Bordeaux ou encore Nantes, un programme pour rendre hommage aux victimes et aux rescapés de ce génocide », explique Ildephonse Ngaruye, Secrétaire général, d’Ibuka France.
Ainsi à Dieulefit (26), il était prévu une cérémonie en présence des élus locaux autour d’une stèle (la troisième en France), à Nantes, avec l’association Subiruseke (« retrouve le sourire »), présidée par Amélie Schafer, des projections de films devaient agrémenter des tables rondes… Toute la programmation d’Ibuka France est donc bouleversée. C’est pourquoi cette dernière a demandé à ses sympathisants et à ses membres d’allumer des bougies et de respecter une minute de silence, ou encore de partager des témoignages, vidéo, poèmes, chants de recueillement… sur les réseaux sociaux de l’association. Personnalités et particuliers ont ainsi apporté leur soutien à toutes les victimes et les rescapés au nom de la mémoire collective.
Si aujourd’hui sur les papiers d’identités, les notions d’ethnie n’apparaissent plus, les citoyens sont tous rwandais, la jeunesse rwandaise reste cuiseuse de son histoire et cherche à comprendre cette tragédie de 1994. « C’est pourquoi là bas comme ici, nous avons un devoir de mémoire, en passant par l’éducation car c’est un enjeu majeur de la transmission, de la culture du vivre ensemble et de la prévention ; nous devons poursuivre notre action », souligne Ildephonse Ngaruye.
Ibuka : https://www.ibuka-france.org/
Subiruseke : https://subiruseke.jimdofree.com/qui-sommes-nous/