Covid-19 : c’est encore plus difficile pour les pays en développement.

La pandémie de Covid-19 a un impact économique sur tous les marchés du travail dans tous les pays. Une perte d’activité qui complique les conditions de vie des ménages, notamment dans les pays en développement. Témoignages.

Selon une récente note,  l’Insee estime que confinement de la population entraine  une perte d’activité à 35 %  par rapport à une situation « normale » dans le cas français. Cette baisse   d’activité  provoque une hausse  du chômage et du sous-emploi : à l’échelle mondiale, l’Organisation Internationale du Travail prévoit que le nombre de chômeurs pourrait augmenter de 5,3 millions à 24,7 millions sur une base de 188 millions en 2019.

Des aides et des inégalités

Les travailleurs des pays développés peuvent globalement compter sur les aides de protection sociale, de chômage partiel, de l’assurance-chômage ; ce n’est pas le cas dans les pays en développement, d’autant que dans ces pays une grande majorité exerce une activité  « informelle » (c’est le cas pour trois quart des emplois en Afrique de l’Ouest) : les mesures de confinement,  de fermeture des marchés marquent  l’arrêt de leur activité. Pas de travail, pas d’argent, donc pas de nourriture. Autrement dit, c’est plus de pauvreté, plus d’inégalités.

L’argent de la diaspora, une manne menacée

Au Sénégal, par exemple, qui compte environ 600 000 ressortissants vivant à l’étranger, l’argent de la diaspora représentait, en 2018, pas moins de 9,1 % du PIB ; soit deux fois le montant de l’aide publique au développement reçu par le pays pour cette même année.

Les statistiques de l’OIM (Organisation internationale pour les migrations)  indiquent que 49,7 % des émigrés sénégalais, soit 265 000 individus, résideraient en Europe, dont 116 000 en France. Alors que les transferts de fonds de la diaspora africaine étaient en hausse ces trois dernières années, selon la Banque mondiale, ces transferts de fonds devaient atteindre 51 milliards de dollars en 2020, contre 48 milliards de dollars en 2019. Ce ne sera pas le as.

La diaspora  occupant souvent des emplois non ou peu qualifiés et aujourd’hui à l’arrêt,; touchée par la pandémie  elle connaît aussi des baisses de salaires, elle se retrouve dans l’incapacité financière d’aider leurs proches restés au pays. De plus avec le confinement et la fermeture de la plupart des banques  et des services de transferts d’argent, la diaspora ou travailleurs migrants sont empêchés de se déplacer et d’accéder à ces modes d’envois de fonds : « «On reçoit moins d’argent », nous précise un sénégalais.

Solidarité locale

«J’ai un patron qui vient de France, nous confie cette employée de maison, « il m’a dit de rester chez moi car j’ai une heure et demi de transport pour venir chez lui… donc je ne travaille plus… mais il a décidé de me payer quand même, ce qui me permet de nourrir ma famille».  Et un dakarois de nous souligner : « Les gens le plus aisés ici s’impliquent en achetant des masques pour les plus pauvres, ici ce sont le riches qui servent de sécurité sociale pour les pauvres ».