Coronavirus. Des chercheurs européens et africains lancent l’alerte pour une coopération globale.

Pour un groupe* de chercheurs africains et européens il semble primordial que les dirigeants internationaux se concentrent sur les conséquences de la pandémie sur les plus vulnérables, en particulier en Afrique, et leurs viennent en aide.

Face à la pandémie du coronavirus covid19, beaucoup de pays misent sur le confinement, seulement voilà : quid des pays dont les infrastructures sanitaires sont inexistantes et qui ne disposent que de peu d’outils administratifs ?
Les communautés les plus vulnérables à travers le monde sont menacées sur le plan sanitaire mais également par ses conséquences politiques, économiques et sociales.

Une grave récession mondiale

Au cours des deux dernières semaines, les marchés financiers se sont effondrés. Le renforcement des mesures de confinement dans les économies majeures du globe menace d’avoir des répercussions encore plus catastrophiques. Une grave récession mondiale semble inévitable.
Ces effets vont impacter d’autant plus l’Afrique ; car la population est proche du seuil de pauvreté (fixé à 1,90 dollar par personne et par jour) et ne dispose d’aucune épargne pour faire face à une crise.

L’Afrique est déjà le continent qui abrite le plus de personnes démunies par rapport aux autres continents. Selon la Banque Mondiale : « Le taux de pauvreté en Afrique subsaharienne s’élève à plus de 40 % et le continent regroupe 27 des 28 pays les plus démunis du monde ». Une précarité favorisée par des institutions fragiles et de gouvernements faibles, instables.


Aujourd’hui, la perturbation des échanges commerciaux affecte, fragilise des économies africaines en forte croissance, qui cherchaient à s’intégrer à l’économie mondiale.

Un groupe de chercheurs européens et africains alertent sur l’urgence d’une mobilisation pour « soutenir les pays africains à travers une coopération internationale intensive : activation de centres opérationnels d’urgence, envoi de masques et d’équipements de protection, recours aux technologies de l’information pour apprécier la diffusion du Covid-19 en temps réel et identification des groupes à risques sont parmi les premières mesures à prendre. Parallèlement, il faut renforcer les capacités de santé existantes, et mettre en œuvre des programmes d’aide économique et sociale compatibles avec les réalités locales ». Ce groupe rappelle aussi que durant la crise de l’Ebola, qu’avec une aide internationale adaptée, l’Afrique avait su maîtriser la pandémie et l’endiguer.


Les membres d’un groupe réunissant des « think tankers » européens et africains, estiment que « la crise actuelle est un moment de vérité pour la mondialisation, et les relations entre l’Europe et l’Afrique. C’est aussi une opportunité de solidarité et de coopération ».

*Yonas Adeto, Institut d’études pour la paix et la sécurité, Ethiopie, Karim El Aynaoui, Policy Center for the New South, Maroc, Thomas Gomart, Institut français des relations internationales, France, Paolo Magri, Institut des études politiques internationales, Italie, Greg Mills, Brenthurst Foundation, Afrique du Sud, Karin Von Hippel, Royal United, Services Institute for Defence and Security Studies, Londres, Guntram Wolff, Bruegel, Belgique.