C’est la première cause de mortalité dans le monde : à ce jour, la Covid19 a fait environ 300 000 morts. Au Bénin, comme ailleurs, ce cas de Corona virus bouleverse la vie des particuliers, des entreprises. Entre confinement et nécessité économique, les Béninois s’organisent. La MDA a recueilli des témoignages d’associations locales et d’habitants du Bénin.
Pour faire face à la pandémie de la « COrona VIrus Disease 2019 », le Bénin a rapidement pris des mesures de sécurité sanitaire. Ainsi dès le 5 mars témoigne une française « les autorités ont décidé de mettre en quarantaine tous les personnes arrivant sur son sol venant des pays où il y a eu des cas avérés. Je n’ai pas pu me rendre au Bénin donc ».
Au Bénin il n’y a pas confinement strict. Cependant dans le sud, il a été mis en place un cordon sanitaire. « Cette zone sanitaire divise le pays en deux. Les gens n’ont pas le droit traverser cette zone sauf avec un laisser passer. L’accent est mis sur les gestes barrières et la distanciation sociale », témoigne Aliou vivant au Bénin. « Là où il y a plus de populations au sud il y a plus de centres de soins » souligne Sourou qui rappelle qu’il y a obligation depuis le 28 avril dernier de porter un masque pour sortir. . En règle générale la population respecte bien les mesures barrières et le port du masque (quand elle peut s’en procurer).
Résultat peu de morts ! Sauf que les chiffres divergent selon nos sources. Des chiffres circulent : avec 25471 tests (PCR + TDR) réalisés depuis le 3 mai 2020, le Bénin enregistre à la date du 12 mai 2020 un total de 327 cas confirmés avec 242 personnes sous traitement, 83 personnes guéries et 2 décès. « Là-bas faut payer avant de se faire soigner » nous confie un membre d’une association locale. Les données pourraient être faussées dans le sens où certains ne se déplacent pas pour se soigner faute d’argent.
Au nord, les ONG font de la prévention sur les gestes barrières. Par ailleurs, s’il n’y a pas réellement de confinement, c’est parce que beaucoup de personnes exercent une activité professionnelle dite « informelle » ; une nécessité quotidienne, comme par exemple de petits marchands -donc il est impossible de les confiner. « Ici, les gens se plaignent depuis le début, car c’est avec ce que le béninois gagne au jour le jour qu’il mange et nourrit sa famille et tous n’ont pas les moyens pour survivre au confinement » nous confie un Autochtone. « Ce qui fragilise et détruit la communauté est le manque du pain quotidien minimum pour survivre pendant cette crise sanitaire ».
Une grande préoccupation « économique ».
Les marchés, les restaurants, les maquis (où l’on peut se restaurer) restent ouverts et les zémidjans (taxis moto) continuent à travailler. On y fait respecter les distances de sécurité. En ce qui concerne les bars, les lieux de culte ou encore les établissements scolaires sont pour le moment fermés (réouverture des écoles le 11 mai) et les transports en commun ne fonctionnent pas. On note une légère augmentation des prix des produits de première nécessité.
Actuellement le statut de fonctionnaire est le moins touché car les agents de l’Etat continuent de percevoir leur salaire. Le secteur privé et les professions libérales qui représentent plus de 70% de la population payent le plus lourd tribu et voient leur rémunération largement réduite.
Beaucoup d’entreprises ont dû fermer ou réduire leur personnel et doivent toujours faire face aux charges fixes et aux impôts. Les employés mis à l’arrêt sont sans revenu pour la plupart et doivent également faire face à leurs charges.
Question traitement
Au Bénin, comme dans de nombreux pays africains le traitement proposé est à base de chloroquine associée à l’azythromicine. Ceci a provoqué une ruée sur les pharmacies pour s’en procurer. De nombreuses personnes croient en l’efficacité de la chloroquine et l’aspirine.
On peut noter différentes polémiques notamment concernant les tests de vaccins sur les populations africaines, les incidents envers les populations africaines en Chine, .autant de sujets qui attisent l’inquiétude que ce soit chez les compatriotes vivant au Bénin ou chez la diaspora.
Réouverture des écoles…
Au Bénin l’école rouvre aussi le 11 mai ! Mais comme en France cela ne va pas sans inquiétudes ; « On se demande si c’est une bonne idée de remettre les enfants à l’école et surtout s’il y aura une disposition de dépistage pour les enfants avant la reprise proprement dite », témoigne un béninois.
Une diaspora inquiète
« La diaspora se soucie des familles et demande de rester à la maison pour respecter les règles d’hygiène. Les personnes issues de la diaspora Béninoise étaient très inquiètes au début de la pandémie. Cette inquiétude vient du fait que malgré son système de santé très développé, gratuit… la France connaît une mortalité très élevée », explique Rodolphe de l’association Béninois Et Amis de Nantes Association.
Appel à la solidarité, appel à l’aide
Plus que jamais les associations s’engagent et mênent des actions pour venir en aide aux plus démunis.
Pour Unis Ensemble Main Dans la Main, « Nous faisons de notre mieux après la tragique d’un décès qui a frappé notre responsable sur place » commente Prince Aoustin, « car c’est lui qui prenait en charge l’hygiène et la nourriture des enfants. Nous sommes un peu perdus en ce moment. Nous demandons de l’aide pour trouver des vivres et toutes nécessités pour les enfants et dans l’entourage des familles qui ont besoin d’aide. En effet nous agissons comme nous pouvons pour satisfaire les besoins urgents des plus défavorisés, nous accompagnons le gouvernement pour la lutte contre la propagation du Covid-19 en sensibilisant les citoyens à adopter les mesures barrières, puis offrir quelques kilos de riz et de masques lavables aux intéressés comme l’avait dit son excellence Mr le président Patrice Talon ». https://maisonafrique-nantes.org/association-unis-ensemble-main-dans-la-main-sauver-enfant-vie/
Le système de santé béninois étant beaucoup moins développé (manque de respirateurs, places aux urgences limitées, difficultés d’accès aux masques, aux médicaments …) et étant payant, la diaspora béninoise s’est très vite inquiétée du sort des proches résidents au pays. Cette inquiétude s’est très vite traduite par une action menée par l’association des Béninois et Amis de Nantes. Elle a lancé la fabrication et la distribution gratuite de 1500 masques à la population béninoise la plus vulnérable dans différentes localités du bénin. Le projet Tous solidaires contre le Covid-19 : confection de masques barrières au Bénin a connu un grand succès. Voici le lien de la cagnotte qui est encore en cours https://www.leetchi.com/c/tous-solidaires-contre-le-covid-19
Nous avons lancé un appel rappelle Catherine Bidet de l’association Des Unes aux Autres. “Notre association soutient la confection de masques en tissu à #Tchaourou. Les apprenantes du club couture ont déjà commencé la confection avec Ibrahim Seni leur formateur. Il a organisé la salle de couture pour respecter les distanciations et les gestes barrières, deux journées de sensibilisation ont été organisées par le Centre de Promotion Sociale. Les masques seront distribués à la population avec le concours des animateurs de l’ONG ADEF. https://maisonafrique-nantes.org/benin-don-afrique-masque-covid-association-nantaise/
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