#Covid19 #Nantes. Les restaurants dans la crise…

Pandémie Covid19. Le confinement a frappé de plein fouet une large partie des professionnels de la restauration. Le début du « déconfinement » du 11 mai 2020 s’il ouvre les portes des maisons laisse nombre d’établissements fermés. Retour sur un confinement avec le témoignage d’une restauratrice africaine et le point de vue de l’UMIH44.

Ils ont été les premiers à fermer leur porte. Ils seront les derniers à les rouvrir. Les bars et restaurants ont  leur salle vidée de leurs clients depuis le début du confinement. Si certaines enseignes ont eu recours à la vente à emporter, d’autres ont laissé leur rideau baissé. C’est le cas de Tatiana  Pembe du restaurant « Chez Maman Bibi » créé en décembre 2018 à Nantes. « Nous avons fermé depuis le premier jour. Pas question d’entrer en contact avec notre clientèle. D’abord pour la protéger et nous protéger », déclare Tatiana  Pembe . « Nous avons préféré ne pas faire de vente à emporter ». Résultats, comme bien d’autres établissements, la situation économique est critique : le manque de revenus s’ajoute aux charges fixes, telles que le loyer par exemple. « Nous ne sommes pas propriétaires, nous sommes entrés en négociation avec notre bailleur pour trouver une solution » confie la restauratrice.

Mais pour cette dernière un autre problème prend de l’ampleur nourri par le confinement. « Nous arrivons en fin de bail. Nous cherchons un autre local pour nous installer. Mais le confinement a tout bloqué. Impossible de faire des recherches. Et dans quelques semaines nous devrons être partis d’ici », s’inquiète Tatiana  Pembe, « je lance donc un appel si quelqu’un à un local de libre, ça m’intéresse »

Ras le bol et inquiétudes

Pour faire face aux difficultés actuelles, de nombreuses voix s’élèvent au sein des métiers de bouche pour demander une baisse de la TVA ? Pour Tatiana Pembe « ce serait une bonne chose en effet ». C’est aussi le point de vue de Frédéric de Boulois, président de l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie 44 : « TVA ou autres, il faut trouver des réponses financières adaptées. Faisons le pari que nous allons trouver des solutions  notamment en ce qui concerne l’équilibre des charges. Si la capacité d’accueil de nos établissements baisse, les charges doivent être ajustées ». Frédéric de Boulois lance l’idée de se  calquer sur la TIPP sur les produits pétroliers, une taxe flottante. « Il faudrait que les charges fixes  deviennent des charges variables » résume le président de l’UMIH 44 qui estime que les choses doivent changer : « on ne peut plus accepter qu’une entreprise paye des taxes sans même avoir réalisé du chiffre d’affaires, faut arrêter ça, c’est mathématiquement plus possible ».

Frédéric de Boulois, président de l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie 44 

Par ailleurs, Frédéric de Boulois explique que si les restaurants doivent rouvrir avec moins de clients, pour respecter les distances de sécurité sanitaire, cela risque de coûter plus cher que de ne pas ouvrir. Pour créer de la distanciation il faut de l’espace, mais plus vous avez d’espace, plus vos charges sont élevées ; donc il faut plus de chalands pour couvrir vos frais !

Une cagnotte pour les plus fragiles

L’UMIH travaille de concert avec la Chambre de Métiers pour élargir un fonds de solidarité pour venir en aide à un maximum d’établissements : hôtels, bars, restaurants, discothèques… Autrement dit en appeler à la générosité des citoyens comme des pros. « Sauver nos établissements, c’est sauver une filière… »  lance Frédéric de Boulois qui ajoute « espérons que cette solidarité dure dans le temps ; que ceux qui ont aident aujourd’hui ceux qui n’ont pas… et que ceux qui auront demain viennent en aide à ceux qui n’auront plus… »

Que faudra-t-il faire pour faire revenir les clients ?

Pour l’avenir il va falloir se réinventer explique Frédéric le Boulois, « trouver des solutions.  Nos entrepreneurs ont de l’imagination… J’ai confiance en leur résilience, en leur capacité à inventer… »

Inventer, c’est aussi l’envie de Tatiana Pembe qui souhaite à créer un quartier de la gastronomie africaine à Nantes : « Nous pourrions être plusieurs cuisiniers africains regroupés dans un même lieu, identifié comme marché africain.. On pourrait faire des grillades… »

Quelles que soient les idées des professionnels pour faire revenir les clients, il va sûrement falloir se concentrer sur la qualité, mais aussi communiquer davantage, pour (re)faire savoir son savoir-faire et se démarquer !