Nantes en Francophonie 2020, avec Christian Dorsan, romancier nantais

#Covid19. Le festival #Nantes en #Francophonie 2020 étant annulé, et pour rendre hommage à la langue française, la Maison de l’Afrique à Nantes vous offre ce moment de lecture avec Christian Dorsan, auteur nantais.

Christian Dorsan  vient d’un village nommé Orsan, d’où il tire son psuedo. Il écrit  des romans policiers chez La P’tite Hélène ( « Les Innocent »s ) et les enquêtes du Lieutenant Delarque ( « Le Quart d’Heure Bagnolais » et « A quel sein se vouer ? ») avec Les Presses Littéraires.

Le livre de la lecture pour les Francophonie 2020

Celui de nous deux qui part le premier, est un roman intimiste, c’est aussi un roman sur le désir d’émancipation de sa condition :

Le désir émancipation forge les caractères, mais répond-il nécessairement à la définition du romanesque et est-il une identité ? Dans Celui de nous deux qui part le premier (Vibration éditions), le personnage principal est un trentenaire qui étouffe dans la maison familiale où il a repris l’activité notariale de ses parents. Il est marié, un enfant, il s’ennuie, et s’il ne quitte pas sa femme, ce n’est pas par lâcheté mais par paresse. Il a eu dans sa vie, une Belle Histoire et une Inavouable, et un soir ne rentrant de l’école avec l’Enfant, il croise à nouveau Belle Histoire et va tout faire pour la reconquérir, remonte alors le passé et le souvenir d’Inavouable.

Ce personnage a baptisé sa maison l’Étuve – renvoyant à jeu de mots avec l’étude notariale – tant il ressent l’étouffement de la continuité familiale et le poids de l’image de bourgeois qui le suit depuis l’enfance. Lorsqu’il emménage dans cette maison avec sa femme, il souhaite garder sa chambre d’adolescent et veut transformer le jardin en jardin d’agrément et non de punition comme il l’a perçu pendant son enfance.

Le désir de s’émanciper de son enfance tient uniquement dans l’affrontement qu’il aura avec son père sur la fermeture de l’étude pendant l’été (inconcevable de prendre des vacances alors qu’il n’a pas encore remboursé totalement ses parents de cet achat) et une perception de l’échec de sa vie dans laquelle il ne sent pas lié aux règles de la Bourgeoisie. La pesanteur qu’il ressent depuis sa naissance ne sera trahie que dans ses silences et du « désir de défaire cette toile tissée en moi et qui m’empêche de respirer ». La reproduction de la vie de ses parents est paradoxalement son désir à lui de se différencier d’eux.

La seule bouffée d’air frais qu’il a eu, est celle de ce triangle amoureux avec Belle histoire – fille libre et issue d’un milieu différent du sien – et Inavouable – garçon rencontré au lycée avec qui il entretien une amitié particulière.

Le fait de désirer cette fille issue d’un milieu modeste, est une source libératoire, lorsqu’il l’a rencontre à nouveau, c’est cette envie de vivre qui sera l’objet de son désir émancipation :  elle n’est pas seulement une envie de retour en arrière, une nostalgie ou un caprice , Il se sent revivre et souhaite réparer un incident qui lui a fait perdre Belle Histoire et qui a des conséquences sur sa vie actuelle Envie de soustraire au quotidien car cette fille incarne à elle seule la diversité qu’il n’a jamais eu et ce sentiment unique d’être vivant. Inavouable reste un sentiment de trouble et d’émoi, un pied de nez à la bourgeoisie du Fleuve.

Il n’identifie pas cette amitié à une quelconque sexualité, il préfère, et c’est peut-être la seule fois de sa vie, rester libre par rapport à ce qu’il vit. Cependant il ne souhaite choisir entre ces possibilités, son indécision -même si son cœur penche plus pour Belle Histoire- est sa liberté, avec Inavouable « nous sommes secret, trouble, jouissance. Et plus je suis troublé, plus je me rapproche de Belle Histoire ».

Dès lors, entre le silence et l’envie de soustraire aux contraintes de sa position sociale, il reste l’intimité, qu’il entretien avec ses chimères, ses rêves et ses souvenirs et semble être le chemin qui mène vers une liberté totale que la mort ou l’amour peuvent combler. Et peut-être même, les deux à la fois. « Elle réside où cette toute petite part de vie que personne ne connaît et qui nous est propre ? Je suis qui rn dehors de l’Etuve ? » Ce n’est qu’à la fin que l’Enfant découvrira par hasard, le fin mot de son attachement.

« Je devais présenter ce roman au Salon de Paris et je devais être à Mauves sur Noir avec mes polars », explique Christian Dorsan. « A la rentrée, je sortirai chez Vibrations éditions, Boutique Hôtel : un jeune homme part en vacances sur une île pour échapper au mariage de son ex, c’est l’occasion d’observer les couples et les occupants de l’hôtel; il va faire connaissance d’un couple d’îliens dont on dit qu’ils ont assassiné un de leur ami il y a fort longtemps. Notre protagoniste va essayer de démêler le vrai du faux, en pleine semaine, débarque son ex pour son voyage de noce ».

Vibration éditions

Celui de nous deux qui part le premier

https://www.vibration-editions.com/product-page/celui-de-nous-deux-qui-part-le-premier-christian-dorsan

https://www.20minutes.fr/arts-stars/livres/2636291-20191025-celui-de-nous-deux-qui-part-le-premier

 Son Blog : http://taotesqui.over-blog.com/

https://lesromanciersnantais.com/